Le tweet a été lancé dans l’euphorie de la qualification face au Maroc, mercredi soir, mais probable qu’Evan Fournier avait déjà infusé le sujet : « À quel moment on va parler de la France comme étant le meilleur pays de sports co ? » Vrai que la séquence s’y prête, pouvant générer un deuxième sacre d’affilée dans le plus populaire des jeux.
Cela un peu plus d’un an après les JO de Tokyo, parenthèse confinant à l’enchantement collectif (six médailles dont trois titres), auquel le basketteur argenté avait apporté son écot. Et dont il a rapporté un souvenir improbable, symbole de l’agrégation de ses Bleus : une porte de chambre peinturlurée de croquis et d’exclamations internes. À son tour, le XV de France a pris sa part en décrochant un 10e Grand Chelem au Tournoi des Six Nations. Puis en secouant cet automne les arbres les plus enracinés de la planète rugby, histoire de préparer au mieux la récolte 2023 avec un Mondial à la maison.
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L’union ferait donc la force du sport français. Mais sommes-nous réellement devenus les meilleurs par équipes ? La réponse ne peut être tranchée de façon définitive, car dépendante de la grille de lecture retenue. Si l’on s’en tient aux dix disciplines collectives des JO d’été, la France reste à distance des États-Unis, nation sportive traditionnellement dominante. C’était encore le cas à Tokyo (neuf médailles dont six titres). Les lumières du water-polo, du baseball ou du beach-volley n’irradient pas grand monde par ici, mais leurs médailles comptent autant. À l’inverse, le handball, ancré dans la culture française dès l’école et fournisseur continu de métaux précieux, devient une farandole exotique à mesure qu’on s’éloigne de l’Europe.
Organisation et French flair
Or, en réduisant la focale sur les sports co les plus universels en matière de pratique – foot, basket et volley –, le résultat suit le mouvement : ça se resserre. Au regard des derniers championnats du monde, mais surtout du ranking (classement) émis dans la durée par ces trois fédérations. Où l’on observe, hommes et femmes confondus, que France et États-Unis figurent cinq fois (sur six) dans le top 6. Le mauvais élève côté français ? Le volley féminin, qui émarge au 21e rang mondial. Il y a donc du vrai dans le tweet d’Evan Fournier, très concerné par le sujet, lui qui avait rencontré l’an passé Jean-Michel Blanquer, alors ministre de l’Éducation nationale, pour évoquer « la place du sport à l’école, son avenir et l’accompagnement des sportifs ».
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Pour Claude Onesta, ancien sélectionneur du handball et désormais manager général de la haute performance à l’Agence nationale du sport, cette réussite de groupes tient en trois points principaux. 1. Les structures et l’organisation du sport français, « qui ont permis depuis vingt ans d’entraîner nos joueurs dans une forme de continuité, dès l’âge de 12 ans, avec des rassemblements, des pôles espoirs, et un encadrement de qualité ». 2. Des « effets d’aubaine et de détermination » : quand une discipline se signale par ses résultats, d’autres, plus ou moins concurrentes, se décomplexent et se donnent les moyens de se mettre à niveau. 3. La diversité de la population française, son aspect multiculturel. « Alors que beaucoup d’équipes, en Europe de l’Est ou du Nord, sont construites sur le même modèle, la France présente des profils différents et dispose ainsi d’une palette de solutions plus large dans le bras de fer stratégique, atteste Onesta. On peut agir comme une équipe traditionnelle, rigoureuse, opiniâtre, capable de faire le dos rond. Mais on est aussi capables, à d’autres moments, de tendre des pièges, de mettre de la folie. Un joueur comme Earvin Ngapeth au volley en est le parfait exemple. »
En rugby, cette étincelle porte un nom, le French flair. On la retrouve sur bien d’autres terrains désormais
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