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Amélie Oudéa-Castéra : la Dame de fer du sport français - Le Télégramme

Mercredi 15 février, au siège du ministère, avenue de France, dans le 13e arrondissement de Paris, la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra rend public le rapport de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) portant sur la Fédération française de football (FFF) et son président Noël Le Graët, mis en retrait depuis le 11 janvier. Regard sévère et mâchoires serrées derrière son pupitre, elle annonce deux volets, « l’un sur le pilotage de l’institution de la FFF et l’autre sur le traitement d’affaires à caractère sexuel ou sexiste ».

Depuis quelques mois, rapport de l’IGESR ou non, la ministre, au nom de code « AOC », martèle : Noël Le Graët doit quitter la « grande maison » du foot français !

Du foot au rugby, Amélie Oudéa-Castéra a annoncé, le 27 janvier à Marcoussis, la démission de Bernard Laporte de la présidence de la Fédération française de rugby, après sa condamnation, le 13 décembre dernier, à deux ans de prison avec sursis pour corruption.

Qui est donc cette ministre qui a fait vaciller deux grands « Messieurs » du sport français réputés indéboulonnables en quelques mois ?

« L’avenir nous dira si elle n’en fait pas parfois un peu trop »

« Amélie Oudéa-Castéra est une femme au caractère bien trempé. Elle ?incarne clairement le visage de la détermination face à un système associatif fédéral à bout de souffle », estime Hughes Cavallin. L’ex-directeur de cabinet du président de la Fédération française de tennis (FFT), Gilles Moretton, a côtoyé la ministre des Sports, à l’époque où elle était directrice générale de la FFT.

« Pas beaucoup de personnes auraient eu le courage de décider ce qu’elle entreprend. Ce n’est pas quelqu’un de bling-bling. C’est aussi une femme qui a des convictions fortes sur la cause de la femme, le handicap et les sujets sociétaux. Par contre, l’avenir nous dira si elle n’en fait pas parfois un peu trop », confie ce fin connaisseur des arcanes du tennis français.

Lors de son passage à la FFT, Amélie Oudéa-Castéra aurait fait régner « un climat d’inquiétude, sinon de peur », selon des enquêtes de RMC et de Mediapart sur la gestion de la Fédération présidée par Gilles Moretton, depuis février 2021. Hughes Cavallin dément : « Durant quinze mois, je ne l’ai pas vu couper des têtes ! Je n’ai pas observé non plus de situations conflictuelles avec les salariés ou bénévoles qui travaillaient auprès d’elle ».

Camarade de promo d’Emmanuel Macron

Nièce et filleule du journaliste politique Alain Duhamel, Amélie Oudéa-Castéra représente l’illustration parfaite d’un parcours couronné de succès.

Triple championne de France de tennis (1990, 1992 et 1994), elle décide de mettre un terme à sa carrière en 1996, après avoir joué à Roland-Garros pour la dernière fois en double aux côtés d’Amélie Mauresmo.

« Dès son plus jeune âge, dans le tennis, Amélie a été viscéralement imprégnée de la recherche d’excellence, elle était très perfectionniste », raconte son premier entraîneur Jean-Luc Cotard. Et l’arrêt soudain de sa jeune carrière dans le tennis n’a pas été une déception. « Elle a choisi un autre chemin. On savait qu’elle brillerait dans d’autres domaines  .

Elle préfère effectivement explorer d’autres voies, comme les bancs de Sciences Po, l’ESSEC, de la Sorbonne (en droit) et de l’ENA (promotion Léopold-Sédar-Senghor), où elle se retrouve avec Emmanuel Macron et l’actuel député socialiste Boris Vallaud. Ce dernier garde le souvenir d’une femme « sympathique » et « travailleuse ».

Son parcours professionnel démarre à la Cour des comptes, avant de la conduire chez Axa puis Carrefour. Dès 2017, elle fait acte de candidature auprès d’Emmanuel Macron pour devenir ministre des Sports, puis postule à la direction générale du Comité d’organisation de Paris 2024. En vain.

« C’est du lourd ! »

En 2018, elle co-fonde aux côtés de Thomas Remoleur, l’actuel directeur associé d’Olbia Conseil, l’association « Rénovons le sport français », dont elle prend les rênes. « Sa nomination au gouvernement était une évidence pour beaucoup d’entre nous. Amélie n’était pas connue dans le milieu du sport en 2016. La politique était son objectif. Elle voulait être aux manettes pour impulser et décider », confie Thomas Remoleur.

« Elle a une forte tendance à en surajouter dans sa communication, nuance un observateur avisé du monde sportif et institutionnel. Madame Oudéa-Castéra est dotée d’un pouvoir indéfini et d’énormes réseaux. C’est du lourd ! »


Amélie Oudéa-Castéra en cinq dates

Née le 9 avril 1978, à Paris.

Ancienne élève de l’ENA (promotion Léopold Senghor), elle est nommée en 2004 à la Cour des comptes.

Le 22 juillet 2006, elle épouse Frédéric Oudéa, P-DG en 2009 de la Société Générale. De ce mariage, naissent trois garçons.

Le 5 mars 2021, elle devient directrice générale de la FFT (Fédération française de tennis).

Le 20 mai 2022, elle entre dans le gouvernement Borne comme ministre des Sports et des Jeux Olympiques et paralympiques de Paris 2024.

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