René Pintureau se voyait directeur des sports de Grand Poitiers. Un autre a été nommé. Il conteste cette décision.
J e reviens de trois semaines de congés et j'ai zéro e-mail dans ma boîte aux lettres professionnelle. Avant, j'en avais 150! Au tribunal administratif de Poitiers, hier matin, René Pintureau a éclairé ainsi son actuelle situation professionnelle, qu'il « vit très mal, psychologiquement ». S'il est devant le juge des référés, c'est pour demander l'annulation de la décision de la communauté urbaine de Grand Poitiers qui a refusé sa candidature au poste de directeur des sports de la collectivité, le 1 février dernier. Dans la foulée, il conteste aussi l'arrêté qui a nommé l'actuel directeur, « qui était sous ma responsabilité », comme deux cents autres agents du service des sports de la communauté urbaine, où René Pintureau officie depuis 38 ans.
« Il est au placard »
Trente-huit ans de bonnes évaluations professionnelles, selon son dossier. Mais aujourd'hui, « il est au placard », explique son avocate. Une mise sur la touche consécutive à la réorganisation des services de Grand Poitiers. Baptisée « Transition 2021 », cette nouvelle organisation a fondu plusieurs services dans quatre grandes directions, basées sur les orientations politiques de la majorité élue en 2020, et rebattu les cartes de l'encadrement. À ce titre, René Pintureau avait répondu à l'appel à manifestation d'intérêt (AMI) pour le poste de directeur des sports. « Un poste qu'il pensait lui être naturellement destiné, puisqu'il était directeur des équipements sportifs », poursuit l'avocate. Le jury en a décidé autrement et a choisi un autre directeur. À quelques mois de la retraite, René Pintureau est renommé directeur des programmes, dans le service des sports. Il est chargé de plancher sur les procédures sanitaires des équipements sportifs et sur la pratique du sport en autonomie. « Un poste sans contenu réel », selon son avocate. Son bureau n'est plus à l'hôtel de la communauté urbaine en centre-ville de Poitiers, mais au complexe sportif de La Pépinière à Buxerolles. Son téléphone sonne rarement: « Je ne suis invité à aucune réunion. »
Erreur manifeste?
Cette situation motive son recours en référé, procédure d'urgence, alors que sa requête sur le fond du dossier ne sera examinée par le tribunal que dans quelques mois. D'ici là, il sera peut-être à la retraite. « Je partirai en avril 2023 », confirme-t-il. Sur le fond, justement, son avocate explique ce qui motive le recours: « Il y a une erreur manifeste dans la procédure puisque Grand Poitiers a recruté un contractuel pour un poste qui pouvait être couvert par un fonctionnaire titulaire, ce qui contrevient aux textes en vigueur. » L'avocat de Grand Poitiers a évidemment une autre lecture de la situation: « Le jury de recrutement a été sensible aux propositions du candidat qui a été choisi, parce qu'elles correspondaient aux orientations attendues par la collectivité, alors que M. Pintureau mettait en avant son expérience. » Un choix « d'avenir » qui justifiait une exception à la règle, selon lui, « notamment pour ne pas avoir à désorganiser à nouveau le service au moment du départ à la retraite du requérant ». La juge des référés a mis sa décision en délibéré.
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