Football : après la mort d'un supporter nantais, la ministre des Sports demande à nouveau qu'on interdise les ... - Libération

Loin de se calmer au gré des mesures coercitives appliquées aux supporters les plus violents, les violences se multiplient ces dernières semaines en marge de matches de foot. D’où un nouveau coup de poing sur la table d’Amélie Oudéa-Castéra ce lundi 4 novembre.

Est-ce le point de non-retour ? La mort d’un supporter du FC Nantes, samedi 2 décembre au soir, va-t-elle faire évoluer les autorités et les clubs sur la gestion de leurs tribunes les plus violentes ? «Basta, ça suffit. On ne peut pas continuer comme ça dans le foot», a tonné ce lundi 4 décembre la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, dont c’est le énième cri du cœur ces derniers mois, sans que quoi que ce soit bouge vraiment.

Attaque du bus de l’OL à Marseille, caillassage du bus des supporters de Brest, agression du petit Enzo lors d’une rencontre opposant Ajaccio à l’OM : loin de se calmer au gré des mesures coercitives appliquées aux supporters les plus problématiques, les violences se multiplient ces dernières semaines en marge de matches de foot. Récemment, des supporters de Lille n’ont pu se déplacer à Marseille pour assister à la rencontre du 4 novembre, et les fans marseillais n’ont pu aller à Nice pour soutenir l’OM le 21 octobre.

Et samedi soir à Nantes, un homme de 31 ans a été tué lors d’une altercation, lorsque plusieurs véhicules VTC transportant des supporters niçois ont été pris à partie par des supporters nantais. Un chauffeur VTC a été placé en garde à vue dimanche.

«A situation radicale, mesures radicales»

Interrogée au micro de France Inter, Amélie Oudéa-Castéra a répondu «avec prudence» sur ce cas précis, car «il faut maintenant que le procureur établisse les faits jusqu’au bout». Mais plus globalement, la ministre a estimé qu’il serait préférable «pour l’instant de s’arrêter sur les déplacements de supporters» en cas de match à risque. Face à ce nouvel épisode de violences, la ministre des Sports veut «une initiative globale, une réponse globale et à situation radicale, mesures radicales». «C’est juste pas possible que nous ayons des forces de l’ordre qui soient à ce point sollicitées, des biens détruits, des bus caillassés, des personnes blessées, maintenant un mort», a-t-elle énuméré.

"On ne peut pas continuer comme ça dans le foot, ce n'est pas possible."

La ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra (@AOC1978) en appelle à des "mesures radicales" après la mort d'un supporter à Nantes ce week-end, notamment sur les déplacements de supporters.#le710inter pic.twitter.com/cjjTFHKOpp

— France Inter (@franceinter) December 4, 2023

Le match de samedi soir était classé de niveau 2 selon l’échelle de la Division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH). Cela signifie qu’il était admis qu’il existait un «contexte dégradé susceptible de générer des comportements déviants de la part des supporters» pour cette rencontre et que les forces de l’ordre avaient des directives précises en termes d’effectifs et de déploiement.

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Des arrêtés interdisant les déplacements de supporters sont déjà régulièrement pris pour des matches dits à risques. La Préfecture des Bouches-du-Rhône a ainsi interdit la venue des supporters de Lyon à Marseille, pour le match de Ligue 1 qui doit être joué mardi. Initialement prévue le 29 octobre, cette rencontre n’avait pas démarré en raison du caillassage du bus transportant les joueurs de l’OL vers le stade Vélodrome, qui avait notamment occasionné une blessure au visage pour l’ex-entraîneur lyonnais Fabio Grosso.

Après ces incidents à Marseille, dont les images avaient fait le tour des réseaux sociaux, les ministres de l’Intérieur et des Sports avaient rejeté le blâme sur les clubs, pointés du doigt pour le comportement de certains de leurs supporters, «y compris parfois en dehors du stade». Gérald Darmanin avait expliqué qu’un demi-millier de policiers et gendarmes avaient été mobilisés pour sécuriser ce match. Il n’y avait donc «pas eu de défaillance» de la police. Il faut «peut-être plus systématiquement interdire la venue de supporters», avait-il suggéré alors.

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